Ligue d'entraide islamique

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Ligue d'entraide islamique
Histoire
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Objectif
Activités des organisations religieuses et philosophiques
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
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La Ligue d'entraide islamique (LEI) est une ligue ou une association qui a pour but d’aider et de soutenir des personnes dans le besoin, en suivant les principes de l'Islam[1]. Cette organisation, créée il y a plus de 25 ans, est la plus grande institution musulmane de Belgique[2]. La philosophie de la LEI s’inscrit dans une logique d’ouverture à la société civile et aspire à construire des citoyens actifs au fait des enjeux sociétaux actuels. C’est une institution qui se veut d’être un espace d’accueil, de rencontres cultuelles et d’échanges pour le citoyen Belge de confession musulmane[1]. La Ligue d'Entraide Islamique a pour habitude d’aider de différentes manières, comme fournir de l'aide alimentaire, un soutien financier, l'éducation, etc.

La « mosquée Al-Khalil » est l’une des plus grandes de Belgique, ce lieu de culte rassemble des milliers de fidèles pour différentes occasions. Les fidèles qui bénéficient déjà des services religieux, ont également accès à toute une série d’activités culturelles, d’une consultation et d'une assistance socioreligieuse[3].

La Ligue d'entraide islamique de la mosquée Al-Khalil semble donc être une organisation caritative ou une association qui opère principalement dans le cadre de la mosquée Al-Khalil et qui a pour objectif d'apporter une aide et un soutien conforme aux principes de la religion musulmane[source secondaire nécessaire].

Fondation[modifier | modifier le code]

La Ligue d'entraide islamique - Mosquée Al Khalil a vu le jour, en 1985, à Molenbeek. Situé dans les anciens quartiers industriels de l'Ouest bruxellois, au-delà du canal. Le terrain sur lequel elle s'implante est le point de départ d'un long processus d'acquisitions, d'aménagements et de transformations du bâti, résultant d'une série d'opportunités saisies par les gestionnaires de la mosquée[4].

L'étude de la mosquée Al Khalil à Molenbeek révèle un processus complexe d'implantation et de transformation progressive depuis 1985, avec l'acquisition de plusieurs bâtiments pour étendre ses installations. Occupant aujourd'hui une grande partie d'un îlot avec une emprise au sol de plus de 20 000 m², la mosquée se distingue par son absence de marqueurs religieux extérieurs, privilégiant la présence quotidienne des fidèles comme principal signe de visibilité.

L'analyse architecturale met en lumière les stratégies de la communauté pour concilier les pratiques religieuses et normes locales, en adaptant les espaces existants aux besoins spécifiques de la mosquée. L'ambition de devenir l'une des plus grandes mosquées de Belgique ou d'Europe est soutenue par une représentation politique croissante de la communauté musulmane au niveau local.

Le projet architectural s'inscrit dans une démarche d'intégration culturelle et urbaine, combinant des éléments maghrébins avec le tissu urbain bruxellois. Outre les espaces sacrés, il inclut des installations éducatives, sportives et commerciales, reflétant une approche holistique de la vie communautaire.

Des préoccupations ont été soulevées quant à une éventuelle ghettoïsation, mais le projet vise à créer des interactions avec le quartier en proposant des espaces ouverts et accessibles à tous. L'architecture, mêlant références culturelles et urbaines, cherche à intégrer la mosquée dans le paysage urbain tout en préservant son identité religieuse[5],[6].

Historique[modifier | modifier le code]

Cette initiative a été entreprise en réponse à une demande croissante de la communauté musulmane locale pour un espace de culte et un centre communautaire dédié.

À cette époque, la Belgique connaissait une augmentation significative de sa population musulmane, principalement due à l'immigration en provenance des pays du Maghreb, notamment le Maroc, ainsi que d'autres régions à majorité musulmane[7].

Les fondateurs de la Mosquée Al Khalil étaient des immigrés de première et deuxième générations qui cherchaient à créer un lieu dédié non seulement aux prières, mais aussi à la cohésion communautaire. Initialement, les rassemblements religieux se tenaient dans des salles extrêmement limitées avant que la communauté ne parvienne à réunir les fonds nécessaires pour ériger une mosquée permanente. Cette initiative a permis de doter la communauté musulmane de Molenbeek d'un lieu de culte durable, répondant ainsi à leurs besoins spirituels et sociaux.

Contexte[modifier | modifier le code]

La fondation de la Ligue d'entraide islamique - Mosquée Al Khalil s'inscrit dans un contexte socio-économique et politique complexe. Molenbeek est réputée pour sa diversité démographique, mais également pour les défis économiques et sociaux auxquels elle est confrontée, notamment un taux de chômage élevé et une pauvreté marquée parmi certains de ses habitants.

Durant les années 1980 et 1990, la Belgique, et plus particulièrement des communes comme Molenbeek, se trouvaient au cœur des débats sur l'intégration des populations immigrées et la gestion de la diversité religieuse et culturelle. Les politiques d'immigration et d'intégration faisaient souvent l'objet de tensions, et les communautés musulmanes se trouvaient parfois marginalisées. La LEI - Mosquée Al Khalil a ainsi joué un rôle crucial en offrant des services essentiels, tels que des cours de langue arabe, des programmes éducatifs et des activités sociales, contribuant ainsi à l'intégration et au bien-être de ses membres.

Les années 2000 ont été marquées par une intensification des préoccupations sécuritaires en Europe, et Molenbeek a souvent été mise en lumière en raison de la radicalisation de certains jeunes[8]. En réponse, la Mosquée Al Khalil, par le biais de la ligue, a intensifié ses efforts pour promouvoir un islam de paix et de tolérance, tout en collaborant étroitement avec les autorités locales pour prévenir la radicalisation et favoriser la cohésion sociale[9].

Par ailleurs, la ligue a mis en place diverses initiatives pour soutenir les familles en difficulté, telles que des distributions alimentaires, des conseils juridiques et des programmes d'aide à l'emploi. Ces actions ont consolidé son rôle de pilier communautaire, contribuant à améliorer les conditions de vie à Molenbeek et à renforcer le sentiment de solidarité parmi ses habitants.

Organes[modifier | modifier le code]

La Ligue d'entraide islamique - Mosquée Al Khalil détient actuellement le plus grand patrimoine immobilier dédié au culte islamique de Bruxelles. En effet, c’est la plus grande institution musulmane de la Belgique[10]. C’est un espace de rencontre culturelle voué aux citoyens belges de confession musulmane. La LEI  se veut comme un lieu où s’élabore et se transmet une réflexion de l’homme sur lui-même, sur sa relation avec son créateur  ainsi que sa relation avec le reste du monde[11].

Les principaux objectifs que poursuit cette ligue sont claires, en ce, elle vise à organiser la prière et l’apprentissage des sciences religieuses, à cela s’ajoute de nouvelles activités initiées, en première instance, par les nouvelles générations qui tend à préparer les futures générations à la relève. Il s’agit d’une transition du leadership.

Les différents organes :

La Mosquée Al Khalil est l’une des plus grandes et importantes du territoire en termes de fréquentation, d’influence et de superficie[12]. Située dans la rue de l’indépendance, à Bruxelles ce lieu de culte accueille des milliers de fidèles pour la prière du vendredi mais aussi durant le mois de Ramadan et à l’occasion des prières de l’Aïd. Les fidèles peuvent également bénéficier d’une consultation et d'une assistance socioreligieuse[13].

  • L’école coranique / L’école arabe 

Cette école existe depuis la création de la Mosquée en 1985. Les cours sont octroyés aux femmes, aux hommes, aux jeunes ainsi qu’aux moins jeunes.

Celle-ci permet l’apprentissage de la langue arabe et des sciences religieuses aux jeunes enfants. Encadrée par une équipe pédagogique, elle prend la forme d’un enseignement moderne avec un programme, des manuels scolaires et la mise en place de sessions d’examens et les cours étant organisés le mercredi après-midi et le samedi matin.  L’école arabe représente pour les parents une des seules possibilités de transmettre le patrimoine religieux. Des voyages culturels, des sorties pédagogiques ou encore des fêtes liées aux célébrations religieuses sont également organisés. L’école compte aujourd’hui plus de cinq cents élèves répartis en trois sections : maternelle, primaire et secondaire[14].

  • L’Institut des Études Islamiques

Depuis 1997, des cours de niveau supérieur basés sur les sciences islamiques, la langue arabe et l’histoire du monde musulman sont organisés. Chaque année, une centaine de personnes désirant suivre une formation linguistique afin de pouvoir avoir accès aux sources scripturales arabes y participent[15].

Ces formations sont réservées à un public mixte et se déroulent durant les périodes du mois de ramadan. Elles connaissent un accroissement d’activités et un certain succès auprès des jeunes, musulmans et convertis. Les cours sont donnés le jeudi de 18h15 à 20h10 et le samedi de 9h30 à 18h30[16]. À la fin du cursus d’une durée de trois ans, les étudiants reçoivent un certificat en sciences islamiques. Cependant, l’attestation de réussite de fin de cycle n’est pas reconnue par les autorités.

  • Comité Al Moudjahidine

La création de ce comité revient en réalité à une personnalité phare de la Mosquée Al Khalil : Salwa, d’origine italienne et convertie à l’islam. Elle est l’une des toutes premières femmes à fréquenter la mosquée[17].

Elle s’est imposée comme porte-parole des femmes de la mosquée[18]. Dès la création de la LEI-mosquée Al Khalil, les femmes participent à la restauration du bâtiment. Dans ces premières années, il s’agit surtout des épouses des bénévoles étant à l’origine de l’achat de l’édifice. Elles viennent en aide aux hommes dans l’entretien des locaux et l’accueil des invités. Elles organisent, au fil des ans, diverses activités humanitaires par la collecte de dons, mais aussi de récoltes de vêtements. Elles mettent également en place des formations, des conférences, des ateliers et une cellule d’écoute destinée aux femmes qui formulaient différentes demandes : aide financière, conseils religieux ou tout simplement recherche d’attention. Ce comité a été créé dans le but de permettre l’émancipation et promouvoir le rôle de la femme musulmane[14].

  • L’école Avicenne

Fondée en 2007, Avicenne est une école purement privé. Cette école vise à préparer des jeunes à passer les examens du jury central du premier degré de l’enseignement général. Elle échappe ainsi à tout contrôle de contenu de la part de l’inspection scolaire et, du coup, ne reçoit aucun subside. Par conséquent, elle est loin d’être gratuite puisqu’il faut s’acquitter d’un droit d’inscription de 1800 € par élève, montant qui est beaucoup trop élevé pour la plupart des familles[19].

Cette école dispose d’un programme scolaire semblable aux programmes proposés par la communauté française : 7 heures de maths, 4 heures de français, à cela s’ajoute 2 heures de cours de religion et de culture islamique.

  • L’école La plume

École du réseau libre confessionnel, reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

La Plume a ouvert ses portes le 1er septembre 2011. C’est la structure la plus récente implantée au sein de la mosquée Al Khalil, elle accueille actuellement les classes de maternelle jusqu’à la 6ème primaire.

Cette école propose une méthode d’enseignement axé sur une pédagogie vivante. Elle met en avant un parcours éducatif individualisé en conjuguant différentes approches didactiques et en tenant compte des besoins de chaque élève[14].

Objectifs[modifier | modifier le code]

Les objectifs de cette Ligue d'Entraide Islamique sont les suivants[20] :

  • Offrir une formation de base en sciences islamiques ;
  • Permettre aux étudiant.e.s de mieux comprendre et mieux vivre leur foi ;
  • Permettre aux étudiant.e.s d’acquérir des clés de lecture et une bonne compréhension du contexte ;
  • Former les futurs cadres des institutions/associations islamiques belges.

Financement[modifier | modifier le code]

Les sources de financement de la Ligue d’entraide islamique de la Mosquée Al-Khalil sont de différentes natures.

Voici quelques-unes des sources de financement partielles :

  • En 2020, la religion islamique bénéficiait de 5 % des finances destinées aux différents cultes par l’État fédéral belge[21].
  • En 2022, le culte islamique a reçu 3 417 130 euros de l'État fédéral belge.

Cependant, concernant la LEI, la plupart des experts soupçonnent que la mosquée est principalement financée par sa propre communauté religieuse[22].

  • Dons des fidèles ;
  • Parrainages et partenariats ;
  • Activités de collecte de fonds ;
  • Dons privés ;
  • Etc

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b X, « Ligue d’entraide islamique », sur Ligue d'Entraide Islamique (consulté le )
  2. X, « Ligue d’entraide islamique – Mosquée Al Khalil, », sur Canalblog (consulté le )
  3. X, « Ligue d’entraide islamique », sur Ligue d’Entraide Islamique (consulté le )
  4. Nakhlé et Raynaud, « Canal ? Vous avez dit canal ? État des lieux illustré du territoire du canal à Bruxelles », Agence de développement territorial ASBL,‎ consulté le 6 mai 2024 (lire en ligne [PDF])
  5. Mohamed Oumzil, « Al Khalil, une mosquée en extension », Clara - La mosquée bruxelloise comme projet (revue), nos 2014/1 (N° 2),‎ , p. 75 à 85 (lire en ligne)
  6. Bertrand Terlinden, « Mosquées bruxelloises. Questions élémentaires de configuration », Clara - La mosquée bruxelloise comme projet (revue), nos 2014/1 (N° 2),‎ , p. 97 à 128 (lire en ligne)
  7. Ural Manço, « La présence musulmane en Belgique : dimensions historique, démographique et économique », Voix et voies musulmanes de Belgique (Travaux et Recherches),‎ consulté le 6 mai 2024, p. 17 à 39 (lire en ligne)
  8. Ludivine Ponciau, « A Molenbeek, la radicalisation n’est pas un tabou », sur Le Soir, 10 févier 2017
  9. La rédaction du Vif, « Une école musulmane ? », (consulté le )
  10. X, « Un imam expulsé de Belgique pour avoir appelé à "brûler des juifs" », sur Barlamane.com/fr,
  11. X, « Institut des études islamiques – des objectifs clairs et définis », sur Institut des Études Islamiques (consulté le )
  12. Eric Steffens, Stef Meerbergen et Victor Van Driessche, « Retrait du permis de séjour pour l'imam de la plus grande mosquée de Belgique », sur VRT NWS,
  13. X, « Ligue d’entraide islamique », sur Ligue d’entraide islamique (consulté le )
  14. a b et c X, « Ligue d’entraide islamique – organes », sur Ligue d’Entraide Islamique (consulté le )
  15. Hajar Oulad Ben Taib, Genre et carrière migratoire : analyse des parcours des pionnières de l’immigration marocaine à Molenbeek-Saint-Jean, 2016 - 2017, 101 p. (file:///C:/Users/Victoria/Downloads/OULADBENTAIB_64980800_2017.pdf), p. 34
  16. X, « Ligue d’entraide islamique – Foire aux questions », sur Ligue d’Entraide Islamique (consulté le )
  17. Hajar Oulad Ben Taib, Genre et carrière migratoire : analyse des parcours des pionnières de l’immigration marocaine à Molenbeek-Saint-Jean, 2016 - 2017, 101 p. (file:///C:/Users/Victoria/Downloads/OULADBENTAIB_64980800_2017.pdf), p. 37
  18. X, « L’école musulmane ouvre demain », sur DH Les Sports +,
  19. Henri Goldman, « Vers un réseau scolaire musulman ? », Revue politique belge d’analyse et de débat,‎ (lire en ligne)
  20. X, « Ligue d’entraide islamique – but », sur Ligue d’Entraide Islamique (consulté le )
  21. X, « Cinq choses à savoir sur le financement des cultes », sur La Libre,
  22. (nl) Kris Hendrickx, « De echte Grote Moskee heet Al Khalil en ligt in Molenbeek » [« La vraie Grande Mosquée s'appelle Al Khalil et est située à Molenbeek »] (Article), Bruzz,‎ (lire en ligne)